Manger les émotions

J’ai peine à croire que j’ai écrit le titre déjà, ça donne le la.

À la suite des problèmes de santé que j’ai eus cette année, j’ai décidé de consulter une nutritionniste pour des problèmes de poids que je me traîne depuis des années. Je ne me souviens pas la dernière fois où j’ai été sereine à propos de mon poids.

Très clairement à part depuis que je suis en Grèce, je n’ai absolument jamais été obèse mais j’étais en surpoids. Surpoids qui certes ne se voyait pas tellement parfois, j’ai même eu un poids dans la normale mais très peu de temps et entre nous, mon image ne me convenait pas non plus donc bon, tout est dans la tête, sauf quand la santé en prend un coup pour de vrai et que c’est visible aux examens.

J’ai décidé de voir une nutritionniste parce que mes médecins ne m’ont pas trop donné le choix, mais j’étais assez réticente.

Le but c’est de réapprendre à manger et non qu’on me colle un menu tout fait sans rien m’expliquer et en m’obligeant à manger des choses qui ne me plaisent pas. Mais je tourne autour du pot donc j’y viens.

Vous me direz tu ne l’as pas choisi au hasard quand même. Effectivement non, je ne l’ai pas choisi au hasard, je l’ai choisi parce qu’elle est aussi psychologue. On y est. C’était déjà un début d’acception de mon problème dont je ne parle à absolument personne depuis que je l’ai.

Je mange mes sentiments. Je mange mes émotions. C’est écrit, c’est dit, ce n’est pas tellement accepté, c’est encore moins assumé mais c’est la réalité.

Aussi loin que je me souvienne je mange quand je ne me sens pas bien. Je ressens le besoin de combler par la nourriture.

Avant ça se traduisait par se lever la nuit pour aller manger, sans avoir faim, évidemment. Puis c’est devenu manger jusqu’à ne plus pouvoir (sans jamais arriver au point de vomir je tiens à le préciser) .

Lors de notre première consultation elle me demande évidemment à partir de quand j’ai eu des problèmes de poids, je réponds non sans mal car ça remonte à loin, puis elle me pose LA question, pourquoi?

Qu’est ce qui s’est passé dans ta vie à ce moment-là pour que tu prennes du poids. Panique, chaleur, je veux partir, sortez-moi de là, je réponds, je bafouille, j’ai les larmes qui montent, reprends-toi il est hors de question de pleurer devant une inconnue et elle défile le cours de ma vie en une heure et demie. Elle me secoue, mais, je l’avais choisie parce qu’elle était psychologue, non?

Je suis rentrée dans un état pas possible, et la seule chose qui m’importait c’était manger. Beaucoup, gras, combler, oublier, faire disparaître cette heure et demie. Et j’ai eu le déclic.

Je remplit une jauge. Je me rend compte sûrement pour la première que je m’apprête à manger, beaucoup, alors que je n’ai évidemment absolument pas faim mais il le faut. Et je me souviens de mes audio ce soir-là et je me souviens de mes mots .  » C’est grave, mais c’est très grave  » !  » Et en plus j’en ai conscience  » ! Alors oui, c’est grave. C’est très grave. J’en ai conscience, et surtout, je ne peux plus vivre comme ça. Il faut que j’affronte mes maux sans passer par la case estomac. Je suis contrôle freak, pas pour faire beau, pour de vrai. Elle me l’a dit, elle l’a vu, c’est comme ça, et c’est le moment de panser mes peines autrement que par la nourriture.

Alors pourquoi j’écris un article, et bien déjà, ça fait du bien. De plus, je me dis que si ça sort, ça sort de moi aussi, on peut m’aider, me conseiller. Et puis je décide de traiter ce problème, le noter c’est comme si je le mettais ailleurs que dans mon ventre. Tout est dans la tête.

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