Accident ischémique transitoire

Une journée d’automne des plus banales. Une tempête annoncée pour la soirée. J’avais passé une belle journée, reçu un cadeau d’anniversaire, ceux qui te font encore plus plaisir parce que tu ne les attend pas. Discuté avec mon mari et mes copines.

Je me souviens d’une journée chargée parce qu’à 23:08 je fais une capture d’écran du paiement d’une facture. J’avais fait des crêpes, mais je ne me suis assise que quand j’avais tout terminé.

Je m’assois sur le rebord du canapé, je baisse la tête pour manger ma crêpe, j’ouvre la bouche et je comprend directement que mon cerveau me fait une feinte.

J’ai refermé ma mâchoire sur ma crêpe mais je n’ai pas réussi à exercer de force dans mon geste. Ma cavité buccale s’est remplie de salive et j’ai bavé sans pouvoir me contrôler. Mon visage entier s’est paralysé, je me suis levée pour reprendre mes esprits mais je n’entendais plus, je ne voyais presque plus, j’ai voulu aller vers la cuisine mais mes jambes ont commencé à ne plus me tenir.

J’ai pensé au chat, à qui allait la nourrir si je tombais là. Une accalmie, j’en profite pour envoyer deux messages, puis ma tête s’est mise à tourner, j’ai vu flou, noir sur les côtés, j’ai perdu l’ouïe, je ne sentais presque plus mes bras, je suis directement allée vers la porte d’entrée pour m’asseoir sur le palier pour, au moins, être dehors si je tombais. Mes jambes ont essayé de se dérober, et je me suis sentie partir mais j’ai réussi à ouvrir la porte.

J’ai lutté de toutes mes forces pour ne pas m’évanouir, je me souviens et c’est vif dans mon esprit et dans mon corps à quel point j’ai lutté pour ne pas me laisser aller. Sans rien faire de particulier sauf s’accrocher à la conscience pour ne pas perdre la vie parce que j’étais persuadée que si je baissais les bras on m’enterrait deux jours après. Je ne parle même pas de la peur qui t’étreint à ce moment là.

J’ai repris mes esprits, je me suis douchée, j’ai demandé à ce qu’on vienne me chercher, j’ai envoyé un message à mon mari, tâche après tâche, robotiquement mais je voulais garder le contrôle sur tout.

J’ai fait 3 hôpitaux pour trouver un service de neuro, les routes commençaient à être fermées à cause de la tempête. J’ai essayé de garder mon sang-froid le plus possible en espérant que ça ne revienne pas. J’ai mis des heures pour recouvrer tous mes sens et ne plus ressentir de fourmillements. Je suis passée en neuro après 4 heures du matin, un jeune faisait une hémorragie interne dans la même salle que moi, je suis passée en cardiologie, on m’a examiné, on m’a suspecté l’embolie pulmonaire après les résultats, ils se sont tâtés à me laisser sortir mais finalement ils m’ont dit de partir.

J’ai attrapé le seul taxi présent devant l’hôpital et on a contourné les inondations pour que je puisse rentrer chez moi. J’ai retrouvé ma maison et mon chat.

J’ai eu la peur de ma vie, mais je ne suis pas morte, ni les quatre fois avant ça, ni la sixième fois cinq jours plus tard.

La vie est précieuse, soignez-vous, mais au-delà de tout, ne laissez personne vous atteindre au point de vous faire envahir jusqu’à ce que votre corps vous lâche.

Le 14 octobre 2021 j’ai fait ce qui s’apparente selon mon neurologue à un accident ischémique transitoire.

J’ai été au bord de la mort six fois dans ma vie jusqu’à aujourd’hui.

A la vie! Je ne compte pas lâcher la rampe si facilement.

2 réponses à « Accident ischémique transitoire »

  1. Et bienvenue à barbiche 10 ans après! #amieencarton

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    1. Nan toi tu es mon love.

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